RDC : la lecture absente dans la tête des Kinois !

La lecture, autrefois considérée comme l’un des meilleurs moyens de nourrir l’esprit, semble aujourd’hui avoir perdu de sa saveur auprès d’une bonne partie des Kinois. Dans une ville où les distractions numériques prennent de plus en plus de place, le livre a-t-il encore une place dans la vie quotidienne ? Pour en savoir davantage, la rédaction de Wise.cd est allée à la rencontre de quelques habitants de la capitale. Par Exaucé MWANO
« Honnêtement, je ne me rappelle plus la dernière fois que j’ai ouvert un livre », avoue Esther Mbuyi, nouvellement diplômée en coupe et couture. « Entre les réseaux sociaux, la musique et les films, la lecture paraît ennuyeuse. Pourtant, je sais qu’elle est importante pour mon avenir. »
De son côté, Horly, vendeur au marché au marché Gambela, estime que le problème est d’abord économique : « Avec le coût de la vie à Kinshasa, acheter un roman ou un journal devient un luxe. On préfère investir dans la nourriture. »
Mais tout n’est pas sombre. Devant la table d'un valeur des livres sur victoire, nous avons rencontré Chance Kamale, jeune passionnée de littérature et étudiante à l'ISS Kinshasa. « La lecture me permet de voyager sans bouger. Même si mes amis trouvent ça démodée, moi je ne peux pas m’en passer », confie-t-elle, un roman à la main.
Le contraste est frappant : entre ceux qui s’éloignent du livre, happés par la modernité et les contraintes sociales, et ceux qui s’y accrochent par passion ou nécessité intellectuelle.
Face à cette réalité, certains acteurs culturels plaident pour une relance des clubs de lecture, l’organisation de foires du livre et surtout, une politique de promotion de la lecture adaptée aux jeunes générations.
La question demeure : dans une capitale Kinshasa en perpétuel mouvement, le goût de la lecture, longtemps perdu, pourra-t-il retrouver sa place dans le quotidien des Kinois?