RDC-RWANDA : Neutraliser environs 1000 FDLR pour désengager à peu près 8000 RDF, alibi qui prend sa fin ?
Dans l'accord de paix signé jeudi 4 décembre 2025 à Washington, des éléments probants témoignent de la neutralisation des FDLR comme un alibi et révèlent de la mauvaise foi de la partie rwandaise. Par Plamedi Wala
La neutralisation des FDLR et le désengagement des forces Rwandaise sur le territoire congolais figure au premier point de l'accord et est resté longtemps le point de blocage entre les parties en conflit jusqu'à l'aube de la signature de l'accord en juin 2025.
Accepter de neutraliser d'abord le FDLR, ensuite obtenir le désengagement de troupes rwandaises sur le sol congolais aura été la ligne rouge à ne pas franchir selon plusieurs analystes politologues congolais et d'ailleurs. Ces points de vue résultent des nombreuses analyses qualifiant le Rwanda d'hypocrite.
Selon des observateurs, la neutralisation des FDLR n'est qu'un alibi du Rwanda pour justifier la guerre de minerais qu'il mène via les groupes armés notamment le M23.
Pourtant cette question est, au regard des actions menées autant par la république démocratique du Congo que par la monusco, et le Rwanda lui-même, vidée de sa substance.
Un prétexte qui cache mal la réalité
En effet, le parlement Rwandais, via la commission Mukabalisa Donatien, avait rendu public le 3 juin 2024, un rapport adopté au parlement, sur la situation des forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), en république démocratique du Congo, Cette commission est dirigée par Donatille Mukabalisa, une juriste et politicienne rwandaise qui a occupé plusieurs postes importants, notamment celui de présidente de la Chambre des députés au Parlement rwandais de 2013 à 2024.
Dans son rapport la commission Mukabalisa a indiqué qu'il existe à ces jours environs 1000 combattants FDLR sur le sol congolais, établissant ainsi la responsabilité de la RDC à neutraliser ce groupe considéré génocidaire au régime de Kagame, puisqu' étant sur son territoire. Le groupe d'experts de nations-unies a confirmé les mêmes chiffres entre 2024 et 2025.
Selon le Rapport de la Commission Mukabalisa Donatien (Parlement rwandais) du 3 juin 2024, les FDLR seraient présents sur le sol congolais, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les bastions des FDLR mentionnés incluent, dans la province du Nord-Kivu: le territoire de Rutshuru, groupement de Tongo, dans le Parc National de Virunga, où se trouverait le quartier général du FDLR dirigé par le Général Omega; Nyiragongo : zone de Rusayo; les FDLR sont présents également dans les territoires de Masisi et Lubero. La commission parlementaire Rwandaise a aussi établi que les zones d'opérations du FDLR se trouvent à :
- Kazahoro et Kalengera
- Rwindi et Nyanzale
- Rugari et Kibumba
Cependant, les territoires où se trouvent ces groupes sont sous le contrôle du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda, depuis plus de trois ans. Le RDF qui justifie son appui aux M23 par la neutralisation de FDLR sur le territoire congolais, grâce à son dispositif militaire aurait déjà réussi à maîtriser à peine 1000 combattants FDLR.
Cette situation soulève des questions sur la capacité du Rwanda à neutraliser les FDLR sans une véritable volonté politique.
En parallèle, depuis janvier 2025, la MONUSCO a facilité le rapatriement de 166 ex-membres des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont 56 ex-combattants et 110 membres de leurs familles. Ces opérations de rapatriement ont été effectuées dans le cadre du processus de paix de Washington et de l'accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda en juin 2025. Un convoi humanitaire a notamment permis le retour de 49 ressortissants rwandais, dont sept anciens combattants des FDLR, accompagnés de 42 membres de leurs familles.
Un accord de paix sous pression
L'accord de paix signé à Washington prévoit une opération de neutralisation des FDLR dans un délai de 20 à 30 jours après la signature de l'accord. Cependant, pour que cela soit possible, les parties doivent s'engager à jouer franc jeu et sans hypocrisie. La communauté internationale suit de près l'évolution de la situation et attend des résultats concrets.


