Accord de paix RDC-Rwanda : 5 mois écoulés les progrès demeurent fragiles et ralentissent la mise en oeuvre (rapport)
Le Rapport d'Evaluation de la mise en oeuvre de l'Accord de paix de Washington entre la RDC et le Rwanda a été publié. Pour ce mois de novembre, le rapport souligne que les progrès restent fragiles et inégaux, il met en évidence une stagnation préoccupante de la mise en oeuvre de cet accord de paix. Par Emmanuel EKULE
Sur le 30 tâches identifiées dans l'Accord, 19 ont connu un début de mise en euvre, pour un taux global d'exécution de 23,3 % (soit 70 points sur 300). En ne considérant que les tâches partiellement exécutées, le taux de réalisation atteint 36,8 % (soit 70 points sur 190), ce qui exprime une continuation de recul par rapport aux périodes de fin octobre et fin août où les taux étaient respectivement à 38% et 41 %. Parmi ces 30 tâches, certaines doivent être exécutées indistinctement par les deux gouvernements, congolais et rwandais ; d'autres relèvent de la responsabilité exclusive de chacun d'eux ; enfin, quelques-unes sont confiées à la communauté internationale (cest-à-dire aux Etats-Unis, au Qatar, au représentant de l'Union Africaine, ainsi qu'aux organismes des Nations unies).
En d'autres mots, selon l'Accord de Paix de Washington, la RDC devrait exécuter 26 tâches (sur 30), le Rwanda 22, et la communauté internationale 7. C'est ainsi, sur les 26 tâches relevant de la responsabilité de la RDC dans l'Accord, seules 16 ont connu une exécution partielle, pour un taux global d'exécution de 22,1 % (soit 57,5 points sur 260). En ne considérant que les tâches partiellement exécutées, le taux de réalisation atteint 35,9 % (soit 57,5 points sur 160).
Côté Rwanda, sur les 22 tâches qui lui sont attribuées dans l'Accord, seules 13 ont connu une exécution partielle, pour un taux global d'exécution de 22,7 % (soit 50 points sur 220). En ne considérant que les tâches partiellement exécutées, le taux de réalisation atteint 38,4 % (soit 50 points sur 130). Par ailleurs, toutes les 7 tâches confiées à la Communauté internationale dans l'Accord ont connu une exécution partielle, pour un taux global d'exécution de 39,2 % (soit 27,5 points sur 70).
Selon le constat, le mois de novembre en plus de sa fragilité dans le processus a quand-même rapporté quelques points positifs durant la période allant du 1er au 30 novembre 2025 entre autre : la signature du Cadre d'intégration Économique Régionale le 8 novembre 2025 par la RDC et le Rwanda dans le contexte de l'Accord de Paix de Washington, montrant que la paix n'est pas seulement envisagée sur le plan sécuritaire, mais aussi comme une base de coopération économique ; La signature de l'accord-cadre entre le gouvernement congolais et l'AFCIM23 le 15 novembre 2025 au Qatar aux fins de mettre fin au conflit ; et Le fonctionnement régulier du JSCM (Mécanisme Conjoint de Coordination de la Sécurité) et du JOC (Comité de Surveillance Conjointe) confirmant une continuité institutionnelle dans le suivi de l'Accord.
En parallèle, les tâches les plus sensibles et prioritaires de l'Accord, spécialement la neutralisation des FDLR et la levée des mesures défensives rwandaises, continuent d'accuser d'importants retards dans leur mise en oeuvre.
Pendant ces temps, les populations de l'Est s'impatientent, l'espoir à un retour effectif de la paix s'envole près d'une année depuis l'occupation des territoires, villes et capitales de deux provinces Nord-Kivu et Sud-Kivu par les M23/AFC en soutient du Rwanda après les affrontements avec les Forces armées de la RDC.


