Et si Félix Tshisekedi jouait sa dernière carte ?
Reconnaissons l’évidence : étant dans le sillage de son dernier mandat, ce déclenchement diplomatique rapide, permettrait d’offrir une lecture salvatrice au bilan de Félix Tshisekedi, l’autre revers serai tactique : prendre l’opposition de vitesse et donner un nouvel élan à l’argument de l’expérience et de la compétence rassurant et serein.
D’une voix éraillée, devant le congrès, le président congolais déroule le rouleau des prouesses de son second mandat dans un discours fleuve de 2h30 sur l’état de la nation. De plus, présente les nouvelles priorités et une mise à jour de l’évolution du contexte sécuritaire et diplomatique de la RDC.
Félix Tshisekedi lance tout sur table.
Malgré le scepticisme de l’opposition sur les concessions faites par la RDC, chemin faisant, Félix Tshisekedi fixe la ligne directrice et somme le gouvernement rwandais au respect des engagements des accords pour une coopération bilatérale efficace. En outre, résume ses ultimatums en priorité ; désengagement des militaires étrangers en République démocratique du Congo ; interruption des circuits financiers et logistiques associés à la violence, et cessation de toute exploitation illicite de l'or, du coltan, du cobalt et d'autres ressources, ainsi que de la contrebande qui soutient ces réseaux. »
Disait Muriel : "La diplomatie échoue toujours lorsque le rapport de force est équilibré. On n'a jamais vu un plus fort accepter les propositions diplomatiques de l'autre." . En considérant cette hypothèse, l'évolution du contexte sécuritaire, illustrée par la conquête de Sange par le M23 sous l'influence rwandaise, soulève des doutes quant à la volonté de respecter l'accord de paix. Par ailleurs, il semblerait que l'option diplomatique ne soit pas uniquement du ressort des autorités de Kigali, malgré l’hypocrisie affichée par Washington.
Dans le sport, on dit souvent que la meilleure défense, c’est l’attaque. Félix Tshisekedi ne devrait-il pas tirer des leçons de la situation actuelle, alors qu'aucune perspective d'amélioration ne semble se dessiner, en se référant aux analyses des éminents penseurs et experts en politique ?
Si personne est prêt…. Alors tout le monde est vulnérable.
Cette situation sécuritaire perturbante, pourrait-elle ramener Félix Tshisekedi et ses stratèges à réévaluer sa politique interne et d’envisager un dialogue inclusif inter-congolais ?
Plus Kinshasa manœuvre, plus l’usure se gonfle.
Tout en s'accrochant à un idéal fictif, il est essentiel de ne pas ignorer la réalité tangible qui prévaut sur le terrain. Ainsi, pour éviter de s'égarer, il devient primordial d'accepter la complexité du conflit dans l'Est de la RDC, qui découle non seulement des ambitions expansionnistes du Rwanda, mais également des frustrations internes entraînant des soulèvements communautaires contre le régime en place.
Disait le professeur Kitima, je paraphrase : l'approche extérieure d'un État est indicative de la solidité de sa gestion intérieure. Il est clair que tant que la brèche ne sera pas remédié en interne, aucun accord ne pourra garantir une paix durable. Cela va de soi.
Chronique politique de Rachidi Mwenyi, journaliste, analyste en politique étrangère.


