Quand le ministère des Transports devient un ministère des contre-sens [Salem MAPUNA Analyste psycho-politico]

29 Septembre 2025 - 08:51
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Quand le ministère des Transports devient un ministère des contre-sens [Salem MAPUNA Analyste psycho-politico]

Un ministère, dit-on, est la colonne vertébrale de la gouvernance sectorielle. Mais à voir l’état du ministère des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, on dirait plutôt une colonne fracturée, où chaque vertèbre craque sous le poids de l’improvisation et de l’incompétence.

On nous parle de permis de conduire biométrique comme si c’était une révolution technologique. Mais dans la pratique, c’est une cacophonie administrative :

Pas de centres d’obtention suffisants → résultat : files interminables, perte de temps, corruption qui refait surface.

Un prix exorbitant → dans un pays où le salaire moyen ne permet même pas d’acheter un plein d’essence, demander des centaines de dollars pour un permis est une insulte sociale.

Application confuse → un moratoire annoncé, expiré, puis prolongé de fait, puis des contrôles timides, des communiqués contradictoires. Les usagers ne savent plus à quel saint se vouer.

Et pendant ce temps, sur presque tous les autres fronts du ministère, c’est la même débâcle :

Transport en commun : anarchie totale.

Routes : criblées de nids-de-poule, transformées en pièges mortels.

Sécurité routière : quasi inexistante, sinon par des contrôles qui ressemblent plus à du racket qu’à de la régulation.

Faut-il rappeler que le rôle d’un ministère n’est pas de fabriquer des communiqués pour « démentir des rumeurs », mais d’offrir des solutions concrètes, accessibles et efficaces ? Ici, nous sommes face à une gestion qui, loin d’organiser la mobilité, organise le chaos.

Le vice-ministre peut bien se cacher derrière des mots techniques et des annonces tapageuses, mais la réalité est implacable : rien ne marche. Et ce constat ne vient pas des opposants, ni des critiques de mauvaise foi : il saute aux yeux de chaque citoyen qui prend un taxi, un bus, une moto, ou simplement marche sur une route détruite.

En définitive, nous exigeons un droit de réponse officiel du ministère des Transports :

Quel est le coût réel du permis et pourquoi est-il fixé aussi haut ?

Quelles mesures concrètes pour augmenter le nombre de centres d’obtention ?

Pourquoi la communication est-elle aussi brouillonne et contradictoire ?

Enfin, le vice- premier- ministre a-t-il conscience que son incapacité devient un handicap pour la mobilité et la sécurité de millions de Congolais ?

La psychologie politique nous enseigne une chose : l’incompétence répétée détruit la confiance collective. Et lorsque les institutions deviennent synonymes de désordre, le citoyen se sent abandonné, livré à lui-même.

Le ministère des Transports, au lieu d’être un instrument de régulation, est en train de devenir un laboratoire d’incompétence institutionnalisée.

Pour finir, il n’est plus question de cacher la poussière sous le tapis : soit le ministère redresse la barre avec des actions claires, soit il restera gravé dans l’histoire comme un ministère où tout partait… mais jamais n’arrivait.


Salem MAPUNA,  Analyste psycho-politico.

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