Prétendu détournement des 39 Millions de dollars : la diaspora Congolaise exige la démission de Constant Mutamba

Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba, se retrouve au cœur d’une tempête politique et judiciaire majeure. Depuis la Belgique, les Jeunes patriotes congolais de la diaspora (JPCD), par la voix de leur président Fabrice Tshibangu, ont exigé sa démission immédiate, sur fond de soupçons de détournement de fonds liés à un projet pénitentiaire chiffré à 39 millions de dollars.

Ce qui devait être une initiative salutaire pour améliorer les conditions de détention en RDC s’est mué en une affaire d’État. Le projet de construction d’un nouveau centre pénitentiaire, dont le coût total est estimé à 39 millions USD, est désormais entaché de graves irrégularités financières. Selon les révélations rendues publiques par la JPCD, 19 millions de dollars auraient été déjà décaissés, sans qu’un contrat formel n’ait été signé avec un prestataire.

Ce déblocage anticipé de fonds publics, en violation manifeste des procédures légales, jette une lumière crue sur des pratiques de gestion opaque au sein du ministère de la Justice.

Deux documents confidentiels récemment divulgués jettent un doute sérieux sur la conduite de Constant Mutamba. Le premier provient de la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF), qui a officiellement interpellé le ministre de la Justice afin d’obtenir des explications détaillées sur l’utilisation des 19 millions de dollars déjà libérés. L’intervention de cette institution, spécialisée dans la lutte contre les flux financiers illicites, souligne la gravité du dossier.

Le deuxième, encore plus compromettant, émane directement de la Première ministre Judith Suminwa. Dans une lettre formelle adressée au membre du gouvernement, la cheffe du gouvernement demande la suspension immédiate de toute signature de contrat relative à ce projet. Une telle démarche, venant du sommet de l’exécutif, témoigne de préoccupations sérieuses quant à la légalité et à la transparence de cette opération.

Une rupture de confiance avec la jeunesse

Du côté de la diaspora congolaise, le ton est à l’indignation. Pour les Jeunes patriotes congolais de la diaspora, cette affaire constitue une trahison impardonnable. « Nous avions placé nos espoirs en Constant Mutamba, symbole d’un renouveau politique porteur d’éthique. Ce scandale détruit cette image », a déploré Fabrice Tshibangu dans une déclaration faite depuis Bruxelles. « Son implication présumée dans un dossier aussi opaque est une immense déception et une atteinte grave à la crédibilité des institutions ».

Les JPCD ne se contentent pas de réclamer une démission. Ils demandent l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante sous l’autorité du Procureur général de la République, afin d’établir les responsabilités et de garantir que justice soit faite. « La fonction ministérielle ne peut se permettre la moindre ombre. Une démission immédiate est la seule voie honorable », affirme Fabrice Tshibangu à travers cette déclaration. « Toute tentative de banalisation de ce scandale serait perçue comme un affront à la jeunesse congolaise et au peuple dans son ensemble ».

Ce scandale intervient dans un contexte politique tendu en RDC, où les aspirations à plus de transparence et de gouvernance responsable se heurtent souvent à des pratiques de corruption bien enracinées. L’affaire Mutamba pourrait ainsi devenir un test majeur pour la volonté des autorités congolaises de faire respecter l’état de droit, même lorsqu’il s’agit de hauts responsables.

Le silence ou l’inaction des institutions compétentes dans cette affaire serait un signal dévastateur pour l’image du pays et pour la jeunesse congolaise, en quête de modèles et de réformes concrètes. Au contraire, une réponse rigoureuse, indépendante et impartiale pourrait marquer un tournant salutaire dans la lutte contre l’impunité, souligne la déclaration des Jeunes patriotes congolais de la diaspora.

La rédaction