Prétendu rapatriement par le HCR de réfugiés rwandais retenus en otage par les FDLR : Kinshasa réagit

Le Ministère de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a pris connaissance, par le biais des réseaux sociaux, de la déclaration du Ministre des Affaires étrangères de la République du Rwanda, selon laquelle le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) aurait procédé au rapatriement de réfugiés rwandais prétendument retenus en otage par les FDLR.
Le Ministère de l'intérieur et sécurité a apporté des précisions et observations quant à ces allégations. En premier lieu, le gouvernement congolais a réaffirmé le respect des engagements internationaux et son attachement aux engagements internationaux auxquels il a souscrit, en matière de protection des personnes déplacées de force, conformément aux conventions et instruments régionaux et internationaux en vigueur.
Le gouvernement congolais a évoqué le cadre juridique du rapatriement volontaire en mettant l'accent sur le processus de rapatriement évoqué par le régime Kagame qui s'inscrit dans le cadre de l'Accord tripartite signé entre le Rwanda, la RDC et le HCR, le 17 février 2010 à Kigali, portant sur le rapatriement volontaire des réfugiés rwandais vivant.
Le Ministère de l'intérieur a précisé que cet accord complète celui du 24 octobre 1994, signé à Kinshasa en RDC. Dans ce cadre, des milliers de réfugiés rwandais civils ont regagné volontairement leur pays d'origine avec l'appui du HCR. Ce processus se poursuit à ce jour, de manière continue et sans contrainte, conformément au principe de non-refoulement.
S'agissant des allégations d'otages des FDLR, le gouvernement de Kinshasa qualifie ces déclaraions inexactes et trompeuses. Il a précisé également que les réfugiés rwandais évoqués avaient, en effet, été düment identifiés, recensés de manière détaillée et signalés aux autorités de leur pays d'origine, dans le cadre de la tripartite RDC-HCR-Rwanda.
Leur lieu de provenance était connu de l'ensemble des parties prenantes. Initialement étabis à Karenga, ces réfugiés ont été contraints de se déplacer vers Sake notarmment dans des établissements scolaires tels que l'École Primaire Kamuronza et l’École Primaire Kasingaà la suite de l'évolution de la situation sécuritaire marquée par l'avancée de l'armée wandaise sur le teritoire congolais et le démantèlement des camps de déplacés. Cette zone se trouvait alors sous le contrôle de l'armée rwandaise.
Indigné les autorités congolaises lancent une mise en garde contre la désinformation et les installations illicites et dénoncent une tentative de manipulation de l'opinion publique à des fins inavouées.
II rappelle que tout mouvement des populations en dehors du cadre légalement établi par la tripartite est considéré comme une transplantation ilégale. À ce titre, il signale l'arrivée, le 23 mai 2025, de camions transportant des populations rwandaises dans les zones occupées, notamment à Kabuhanga (territoire de Nyiragongo).
En conséquence, le premier Flic a réaffirmé la volonté de la RDC de poursuivre, dans le respect des normes internationales, tout processus de rapatriement fondé sur le volontariat, la dignité et la sécurité des personnes concernées, en partenariat avec le HCR et les États parties aux accords en vigueur.
Kinshasa estime que dans ce contexte, il apparait impératif de convoquer une réunion du groupe technique tripartite réunissant la RDC, le Rwanda et le HCR, en Vue de réaffimer les principes fondamentaux régissant le rapatriement volontaire des réfugiés, tels que prévus par les accords en vigueur, ainsi que le processus de paix en cours dans le but de définir une nouvelle feuille de route concertée pour la poursuite de l'opération.
Emmanuel EKULE