Quand le ballon révèle nos faiblesses : la leçon de l’élimination des Léopards Tribune de Salem MAPUNA

Le football, chez nous, n’est jamais qu’un simple sport. C’est une psychologie collective, une soupape d’espérance dans un pays où les victoires sur le terrain remplacent souvent celles que nous n’obtenons pas dans la vie quotidienne. Voilà pourquoi l’élimination des Léopards face au Maroc résonne comme un choc, presque une blessure nationale.
Une défaite sportive ou un miroir social ?
Au-delà des buts manqués et des erreurs techniques, cette élimination nous oblige à regarder un miroir plus large : celui d’un système sportif rongé par la même maladie que notre société — improvisation, manque de planification, absence de discipline structurelle.
La psychologie du supporter congolais
Chaque match de la RDC, c’est un peuple qui oublie ses soucis pour quelques heures. Mais quand vient la défaite, la colère n’est pas seulement contre l’équipe : elle traduit une frustration accumulée. En réalité, nous demandons aux joueurs de réparer, avec leurs pieds, ce que la politique n’arrive pas à construire avec ses mains.
Leçon à tirer
Le Maroc ne nous a pas seulement battus sur le terrain, il nous a battus dans l’organisation. La différence ne se joue pas seulement dans les crampons, mais dans les centres de formation, la gestion des talents, et la vision d’ensemble. Eux planifient, nous espérons.
En définitive la défaite des Léopards est douloureuse, mais elle peut devenir utile si elle nous pousse à revoir notre approche du sport : passer de l’improvisation à la stratégie, du court terme à la préparation. Car le football, comme la nation, ne se gagne pas par miracle : il se gagne par vision, discipline et continuité.
Salem MAPUNA – Le Politico-Psychologue