Ministère des Finances – IGF : Transparence affichée, opacité confirmée ?

Lorsqu’un ministre des Finances en fonction déclare avoir besoin de l’Inspection Générale des Finances pour un « suivi rigoureux », il avoue implicitement que la maison qu’il dirige n’a jamais fonctionné de manière autonome. Ce 25 septembre, Doudou Fwamba a reçu l’Inspecteur Général Chef de service, Christophe Bitasimwa, pour « renforcer la collaboration » entre deux structures qui, en réalité, n’auraient jamais dû se confondre : l’une élabore et exécute la politique financière, l’autre contrôle et sanctionne les dérives.

Mais à quoi bon multiplier les déclarations sur la rigueur si les Congolais ne voient ni la rationalisation des dépenses, ni la fin des détournements, ni la publication claire des rapports ? Pourquoi attendre 2025 pour parler d’« évaluations trimestrielles », alors que la Constitution impose déjà le contrôle permanent de la dépense publique ?

À force de répéter le mot « transparence » sans livrer les chiffres, nos institutions financières risquent de devenir des miroirs déformants : beaucoup de promesses, peu de vérité. Collaboration renforcée, certes. Mais pour qui ? Pour l’État congolais ou pour renforcer un système qui tourne en vase clos ?

En définitive, tant que les chiffres resteront invisibles pour le citoyen, la transparence ne sera qu’un slogan politique, et la collaboration entre le ministère des Finances et l’IGF, une mise en scène.

Salem MAPUNA, Tribune psycho-politico